Nous avons conçu ce séminaire avec Pierre Arnoux, dans le cadre du Collège International de Philosophie. Il s’étalera sur 6 séances de février jusqu’à juin. Nous y invitons des personnes qui théorisent sans scrupule sur la musique populaire mais qui la vivent assez pour ne pas s’imaginer que la théorie suffit. À chaque séance, un théoricien et un praticien, parfois (le plus souvent), un théoricien-praticien et un praticien-théoricien. Le premier épisode a lieu ce mardi, à la Philharmonie de Paris, à 18h30 : Pierre Arnoux parlera de musiques électriques et de distorsion, et nous débattrons avec Maël Le Garrec, Guillaume Heuguet. L’entrée est libre et aucune inscription préalable n’est nécessaire pour assister aux conférences et participer.
Argumentaire
Les musiques électriques, par leur omniprésence et l’usage qu’elles font du médium sonore, investissent aujourd’hui les esprits d’une manière décisive et sans précédent. Reconfigurant le champ musical et contribuant à redéfinir les dimensions sonores de l’expérience, elles exigent une conceptualisation adéquate, susceptible d’articuler et de prolonger différentes approches – relevant de la sociologie, de l’ontologie, de l’histoire, des sound studies ou des études de genre – au sein desquelles les aspects proprement esthétiques paraissent trop souvent minorés. Ce séminaire se propose de travailler à l’élaboration d’une ou plusieurs théories esthétiques des musiques électriques.
Pour ce faire, la parole sera donnée à des théoriciens et penseurs qui auront à cœur de ne trahir ni la théorie, ni la musique. Car ces musiques ont elles-mêmes leurs discours – rebelle, contestataire, hédoniste –, qu’il serait trop simple de réduire à un positionnement socio-culturel, sans entendre ce qu’ils disent de la musique elle-même ; inversement, toute pensée esthétique qui les investit devra conserver la dimension heuristique et critique qui confère à la théorie sa dimension proprement philosophique.
Chaque séance organisera ainsi la rencontre de deux discours : celui du théoricien soucieux, dans sa pensée même, de rendre justice à son objet, et celui de l’acteur des musiques populaires désireux d’articuler un propos sur les formes de vie auxquelles il participe.
Toutes les séances auront lieu de 18h30 à 20h30 à la Cité de la musique – Philharmonie de Paris, Salle des colloques – Cité de la musique, 221 avenue Jean-Jaurès 75019 Paris. Entrée libre.
21 février : Séance introductive de Pierre Arnoux :
« Rock. Propositions pour une théorie esthétique »
Table ronde avec Pierre Arnoux, Agnès Gayraud, Guillaume Heuguet, Maël Le Garrec.
7 mars : Théo Lessour (auteur de Berlin Sampler et Chaosphonies, Ollendorff & Desseins), « Chaosphonies – la technologie comme agent du chaos » ; en dialogue avec Perrine en morceaux.
28 mars : Frédéric Bisson (auteur de La Pensée rock, Questions Théoriques), « Le rock en surfusion » ; en dialogue avec Xavier Thiry(Hello Kurt, La Féline)
2 mai : Guillaume Gilles, (Université Paris 8) « Comparution musicale immédiate : la musique du groupe cheveu au regard de l’analyse musicale », discussion croisée avec le groupe Cheveu.
6 juin : Johan Girard (Sorbonne Nouvelle Paris III, Centre APPLA & CO, auteur de Répétitions. L’esthétique de Terry Riley, Steve Reich, Philip Glass, Presses Sorbonne Nouvelle), « Figures de la répétition dans les musiques populaires enregistrées » ; en dialogue avec Emmanuelle De Hericourt.
20 juin : Agnès Gayraud, « Dialectique de la pop. Pour une esthétique critique des musiques populaires enregistrées » ; en dialogue avec Pierre Arnoux.
avec le Collège International de Philosophie, la Philharmonie de Paris, le Centre Victor Basch – EA 3552 « Métaphysique : histoires, transformations, actualité » et le Laboratoire Musidance – Université Paris 8, EA 1572 « Esthétique, musicologie, danse et création musicale ».
Pingback: Séminaire à la Philharmonie : Théorie(s) esthétique(s) des musiques électriques. CIPH- Centre Victor Basch. Fév-juin 2017 - Normale Sup